Après l’échec de l’implantation des cabines téléphoniques publiques au Sénégal, la Sonatel société publique a favorisé la création d’un nouveau dispositif d’accès collectif au téléphone fixe : les télécentres privés. Le projet avait un double objectif: solutionner la question de l’accès universel au téléphone et la création d’emploi dans le secteur des télécoms. Les télécentres privés furent une véritable aubaine pour les milliers de jeunes sans emploi qui investirent massivement le créneau. Il y eu un raz de marée de demande d’agrément auprès de la Sonatel pour l’ouverture de télécentres privés. Ainsi en 2005 il y en avait plus de 24 000 qui employait plus de 30 000 personnes. Pour la Sonatel ce fut aussi un succès car les télécentres privés représentaient 33% de son chiffre d’affaire soit 50 milliards. Cette expérience fut aussi bénéfique pour l’état car une solution est trouvée au douloureux problème du chômage mais en plus l’accès facile au téléphone est devenu une réalité au Sénégal. Mais le développement de la téléphonie mobile donna un coup d’arrêt à l’expérience télécentres privés. A ses débuts au Sénégal, la téléphonie mobile avec le lancement de l’offre Alizé, était un produit de luxe qui ne faisait que du postpayé. Et le coup de grâce a été donne aux télécentres privés quand les opérateurs sont allés à la conquête des petits budgets téléphonique, le segment sur lequel était assis leur succès. En effet, l’introduction par Sentel (Tigo), en novembre 2005, puis par la Sonatel, novembre 2006, de la taxation à la seconde et des recharges de crédit à partir de 100 Francs CFA, combinés à la possibilité de transférer du crédit à un tiers, ainsi que le lancement de carte de recharge de 1 000 Francs CFA ont précipités la disparition des télécentres. A tout cela s’ajoute les promotions à 50% voire 100%. Ainsi les télécentres privés ne purent survivre. De plus de 24 000 en 2005, leur nombre a rapidement diminué pour atteindre un peu plus 4 000 en 2008 pour finalement disparaître. Cependant, Compte tenu du rôle économique et social joué par les télécentres privés et des potentialités qu’ils recèlent en matière de création d’emplois et de vulgarisation des TIC pour la réduction de la fracture numérique, ASUTIC estime que le retour de cette activité sous l’appellation de « Centre de services numériques communautaires » est un levier important pour améliorer la compétitivité des petites et moyennes entreprises dans le milieu urbain mais aussi celles agricoles du monde rural. Publié le 26 septembre 2016 |