Lors de l'élection présidentielle de février 2019 au Sénégal, des millions de données personnelles d'électeurs ont été collectées par les candidats, en particulier par le candidat de la coalition au pouvoir qui a affirmé avoir collecté des données auprès de 3 600 000 électeurs. Ainsi, au cours du processus électoral pour l’élection présidentielle de février 2019, fut donc organisée pour la première fois au Sénégal une collective aussi massives de données personnelles sur la base de la loi n°12/2018 portant modification du code électoral qui institue le parrainage des électeurs. A l’ère du numérique garantir la régularité du processus électoral et la transparence d’un scrutin mais aussi sa sincérité constitue un enjeu majeur de souveraineté nationale. Les élections ne se limitent plus au vote et l'ensemble du cycle électoral dépend de plus en plus des données. L'inscription des électeurs, l'authentification des électeurs, le vote et la transmission des résultats impliquent la collecte de données personnelles. Ce nouvel environnement numérique de campagne présente de nouveaux défis en raison de l'échelle et de la gamme de données disponibles ainsi que de la multiplicité, de la complexité et de la vitesse de création de nouvelles techniques de profilage et de ciblage. Cet environnement se caractérise, ainsi, par son opacité. Pour restaurer les principes qui fondent un processus électoral transparent, les recommandations suivantes sont formulées :
Enfin, Il est urgent d’adapter notre législation électorale à l’ère numérique en renforçant la protection des données personnelles en contexte politique et électoral. C’est un chantier de la plus grande importance qui ne peut être remis à demain, au risque de continuer à assister à une manipulation des électeurs pour un faire-valoir démocratique comme ce fut le cas de l’élection présidentielle du 24 Février 2019. Publié le 25 février 2021 |
